"La mort du Christ et Sa Résurrection ont séparé définitivement la foi de la magie, ainsi que le symbole de la superstition"
Désir et foi – Dialogue avec Freud

Pour Freud la foi ne serait rien d’autre qu’une ruse du désir, lequel mû par son rêve infantile de toute-puissance, projetterait dans un ciel imaginaire l’illimitation de ses attentes et leur inventerait, de la sorte, un répondant “illusoire”, un “mauvais infini” à leur mesure. Comme Narcisse, il n’aurait réellment affaire qu’à un double de sa solitude, il se noierait dans sa propre image Si cette analyse projette une lumière crue sur “l’archéologie” de la foi et démasque une tentation permanente de celle-ci, elle est loin de pouvoir rendre compte de cette dernière de façon cohérente et exhaustive. D’abord elle passe sous silence la question ontologique de l’infinitude paradoxale du désir chez un être fini. Partant du postulat implicite de l’existence de Dieu, professé, on le sait, par Freud, dès avant sa découverte de la psychanalyse, elle n’avance pour expliquer cette infinitude, que l’hypothèse d’une aspiration à retrouver une mythique “béatitude” néo-natale (voire pré-natale), “béatitude” problématique et, en tout cas, obscure et larvaire, sans commune mesure avec cet infini qui hante le désir. Par ailleurs, elle méconnaît la spécificité d’une foi authentique qui, dans sa vidée d’un tout-Autre, se refuse à shématiser l’absolu dans les objets de son désir” (P.Ricoeur), met indéfiniment en question les attentes concrètes et les représentations où se monnaye et se trahi à la fois l’infinitude du désir, et aspirant à une ineffable rencontre dans l’irréductible différence et l’acceptation d’un manque radical et définitif, évite au désir de se prendre au mirage, celui de la quête sans fin d’un accomplissement jamais clos.


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Langue:Français- 381 Pages

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