"La mort du Christ et Sa Résurrection ont séparé définitivement la foi de la magie, ainsi que le symbole de la superstition"
Signification humaine de la sexualité
  1. I.     Introduction : Pour un dépassement du légalisme

La ligne directrice de cet exposé – comme aussi celle de mon ouvrage « La sexualité et sa signification humaine » (1)  dont cet exposé condense le contenu tout en l’explicitant et le prolongeant sur certains points – est de situer l’éthique sexuelle objet d’une si virulente contestation aujourd’hui, dans ce qui me semble être sa véritable perspective. Celle – ci ne saurait être selon moi la perspective légaliste qui me commande encore trop souvent, ne serait-ce que d’une manière obscure et par là même plus insidieuse, les comportements humains dans ce domaine, des plus conformistes (vécus comme une aveugle soumission à la Loi) aux plus « libérés » en apparence (vécus comme une révolte contre la Loi, d’autant plus violente que l’on sent, au fond de soi, encore prisonnier de celle-ci). Cette perspective légaliste me semble inadmissible d’un double point de vue, humain et chrétien, les deux points de vue étant d’ailleurs,  à mon avis, indissociables, la vocation chrétienne me paraissait être l’appel à une réalisation intégrale de l’homme, à l’image de Jésus, seul Homme total. Elle est inadmissible d’un point de vue humain, car elle relève beaucoup plus à la dépendance instinctive et angoissée de l’enfant que de l’engagement lucide et responsable de l’adulte. D’un point de vue chrétien aussi, car le Christ nous a libérés de l’esclavage de la Loi, instaurant «  la liberté des enfants de Dieu » et faisant des règles de l’éthique, non un code étouffant érigé en absolu, mais un ensemble de panneaux indicateurs jalonnant le chemin de l’accomplissement plénier de l’homme dans la filiation divine : «car le sabbat est fait pour l’homme et non l’homme pour le sabbat » (Marc 2, 27). D’ailleurs cette perspective légaliste, si peu conforme à l’idéal de maturité humaine et chrétienne, est aujourd’hui de plus en plus récusée par nos contemporains, les jeunes surtout, et l’on risque, si l’on veut s’y cramponner a tout prix, de voir s’effondrer avec elle les valeurs authentiques qu’elle est censée sauvegarder mais que, en fait, elle dessert, défigure et trahit.
La seule perspective qui, tout en satisfaisant à l’authenticité humaine et chrétienne, me semble avoir des chances d’avoir l’audience de nos contemporains, est une perspective existentielle, celle de l’épanouissement et de l’accomplissement de l’homme, celle de la plénitude de la vie, cette vie que l’homme moderne cherche si fiévreusement sans trop souvent savoir où la trouver : « Je suis venu, a dit le Christ, pour qu’ils aient la Vie et l’aient en abondance » (Jean 10, 10). Mais pour articuler l’éthique sexuelle à une telle perceptive, il est nécessaire d’être attentif au vécu même de la sexualité, à sa place dans l’existence humaine aux buts que plus ou moins obscurément l’homme poursuit à travers elle, à son histoire toujours plus ou moins dramatique, dans la vie individuelle et collective.

  1. II.   Pour une éthique sexuelle qui tienne compte des données des sciences humaines

Or ce vécu de la sexualité, si longtemps frappé d’un tabou est devenu aujourd’hui l’objet d’une investigation scientifique de plus en plus poussée. La psychanalyse, en particulier, qui, pour lever le voile épais dont une société puritaine entourait les choses du sexe, n’a pas craint d’affronter une hostilité quasi universelle, a exploré la sexualité jusqu’en ses profondeurs, en révélant les racines les plus primitives et en découvrant des dimensions jusque-là insoupçonnées. Nous ne pouvons pas ne pas tenir compte des apports de cette science de l’homme dans l’élaboration d’une éthique renouvelée de la sexualité. Non que les données scientifiques dont elle a enrichi notre savoir suffiraient pour fonder une éthique qui serait en quelque sorte déduite a partir d’elles. Une telle prétention faite fi, en effet, de la distinction qui s’impose entre la visée positive de la science et la visée normative de l’éthique. De ce qui est, on ne saurait, sans plus, déduire ce qui devrait être. Une éthique de la sexualité ne peut que se référer a une vision globale de l’homme, du sens de sa vie et de sa destinée, vision métaphysique et religieuse que la science en tant que telle ne saurait instaurer. Ecore faut-il que cette vision tienne le plus grand compte des données des sciences de l’homme afin de « coller » le plus possible au concret et, par la même, d’enrichir et d’approfondir son appréhension du Mystère que ce concret manifeste si l’on se donne la peine de l’explorer jusqu’en ses profondeurs. Mystère qu’aucune représentation humaine, si haute soit-elle, ne saurait épuiser.

III. La conception freudienne de la sexualité


Mais quelles sont les données que la psychanalyse nous fournit sur la sexualité ?

Grâce a une recherche d’une remarquable honnêteté intellectuelle, toujours attentive à l’expérience et prête à remettre sans cesse en question ses acquis antérieurs, Freud a pu dépasser la conception étroitement organiciste que la science de son époque se faisait de la sexualité, et qu’une obtuse vulgarisation de la sexologie véhicule encore trop souvent parmi nos contemporains. Imaginant d’abord, lui aussi, la sexualité comme un simple besoin de décharge d’une tension organique, Freud en est arrivé, grâce à son écoute des profondeurs de l’homme, que la mise au point d’une remarquable méthode d’investigation lui permettait d’explorer, à élargir la notion de la sexualité, a y voir le dynamisme même de la vie, « l’instinct de vie » comme il devait l’appeler à partir de 1920, ce dynamisme qui entraine l’homme, depuis sa venue au monde, dans une quête sans fin de plénitude et de bonheur dans la sécurité, le plaisir, la tendresse et la communion. De cette plénitude, tout homme a l’obscur pressentiment dans la fusion qu’il vit avec la mère au cours de la vie prénatale et dans les premiers temps qui suivent la naissance, au cours de ces premiers mois de la vie où l’expérience fusionnelle intra-utérine se poursuit encore d’une manière fantasmatique chez le nourrisson – et, en partie, chez la mère aussi – avant d’être mise en échec par la réalité. De cette première approximation – pourtant obscure, étroite et précaire – de la béatitude, l’homme, toute sa vie, gardera la secrète nostalgie. Elle deviendra en lui le moteur, instinctif et inconscient, de toute réalisation ultérieure de soi, dans tous les domaines : affectif, social, intellectuel, artistique, spirituel. Telle est la « sexualité », selon Freud : on voit qu’elle déborde, et de loin, l’instinct de reproduction – que Freud désigne par le terme plus spécifique de « génitalité » ou « sexualité génitale » – et qu’elle couvre tout le domaine de la vie affective dans ses multiples expressions. Si pourtant Freud a tenu à garder ce terme de « sexualité », s’il l’a maintenu contre vents et marées, en dépit de l’animosité qu’il suscita contre lui, à l’époque, dans l’opinion publique comme dans les milieux scientifiques, et des dissidences qu’il entraina au sein du mouvement psychanalytique lui-même, c’est qu’il voulait souligner deux choses. D’une part l’enracinement de ce dynamisme affectif dans la chair même, cette chair où s’inscrit, par la séparation des sexes, l’incomplétude fondamentale de l’homme que sa constitution unisexuée – laquelle marque la totalité de son être – ordonne à la quête permanente de l’autre complémentarité (rappelons-nous que le mot « sexe » désigne étymologiquement la coupure, c’est-à-dire la séparation). D’autre part ce que Freud voulait souligner aussi, c’est le fait  que cette quête de la plénitude et du bonheur, qui polarise notre existence, revêt, dans notre condition terrestre, son expression la plus intense dans l’amour génital, et sa réalisation la plus gratifiante dans la rencontre des sexes, pourvu que celle-ci puisse réunir non seulement les corps mais aussi les cœurs, dans le partage du plaisir et de la tendresse.

IV. Réussite ou échec de la rencontre sexuelle

C’est ici, que peut s’articuler une éthique du sexe qui tienne compte de la réalité vécue et profonde de ce dernier au lieu de plaquer sur lui des principes tout faits qui ne sauraient alors paraître qu’arbitraires et répressifs.

Car si la visée profonde de la sexualité – que nous prenions ce terme au sens large que lui donne Freud ou dans son expression génitale qui correspond au sens courant du terme – est, au-delà de la détente et du plaisir, une visee d’accomplissement et de plénitude, celle-ci ne saurait évidemment être atteinte, dans la conjonction des sexes, si chacun des deux partenaires ne dépasse pas ses propres limites dans une rencontre authentique avec l’autre, dans une communion où chacun des deux individus, sans que sa personnalité s’évanouisse ou s’estompe, s’ouvre pleinement à l’autre, pour participer à sa richesse et le faire participer à la sienne, sans cette ouverture à l’autre, sans cet accueil du partenaire dans son irréductible différence et son altérite, il n’y a plus communion unifiant mais jouissance solitaire ; la rencontre de l’autre dégénère en possession d’un objet qui, si attrayant qu’il soit, ne saurait arracher le sujet a sa solitude, pas plus que toutes les richesses du monde ne sauraient combler un être frustré d’affection ou que toutes les nourritures consommées gloutonnement ne sauraient guérir une peine du cœur, il y a alors un échec radical de la sexualité dans sa visée profonde, qui est une visée unitive – la visée d’Eros, terme que Freud reprend à Platon -  une visée de plénitude par l’union de deux êtres différents et complémentaires, union dont la fusion originelle avec la mère demeure la préfiguration obscure et nostalgique.
De cet échec dramatique de la sexualité les sociétés industrialisées modernes nous offrent souvent de tristes exemples. Le sexe, qui y est devenu pour beaucoup objet de « consommation » – dans une civilisation où l’homme tend à être réduit a sa seule dimension de producteur et de consommateur – le sexe commercialisée, vendu à grand renfort de publicité savante, et abondamment utilisée, de son coté comme appât publicitaire, comme stimulant d’une consommation accrue, le sexe, ainsi amputée de sa  dimension de communication et d’échange chosifiée, objectivité, secrète un incoercible ennui dont témoignent divers documents littéraires. Erigé en but suprême, alors qu’il devrait être le fruit spontané de la rencontre interpersonnelle la plus intime, conçu comme le résultat de techniques instrumentales, alors qu’il devrait être le sceau et l’expression d’un don, d’une ouverture et d’un accueil réciproques, le plaisir perd sa densité et sa profondeur ; devenu superficiel, épidermique si l’on peut dire, il laisse dans le cœur un arrière-goût de vide et d’amertume. Il n’est plus qu’une drogue dans laquelle l’homme, abruti par le rythme trépidant d’une civilisation inhumaine, cherche quelques moments d’oubli, pour retrouver bientôt, d’autant plus durement, le poids de la solitude, et l’on recommence, espérant en vain suppléer, par la multiplication frénétique des expériences, à la qualité déficiente d’une sexualité banalisée parce qu’amputée de sa dimension interpersonnelle.

  1. V.   L’éthique sexuelle, éthique de la relation


L’éthique du sexe ne peut donc être que celle de la relation. C’est dans la mesure où la sexualité est vécue dans la perspective d’une relation humaine authentique, d’une rencontre interpersonnelle de deux sujets dont chacun accueille l’autre dans sa différence au lieu de l’annexer à soi comme une chose, c’est dans cette mesure que la sexualité a des chances de réaliser sa visée unitive, d’atteindre son accomplissement humain et d’épanouir au maximum les deux partenaires dans le respect mutuel de leur dignité de personnes. C’est dans cette mesure donc qu’elle réalise sa signification humaine, qu’elle aide l’homme à s’humaniser davantage et qu’elle reçoit, par cela même, une valeur morale. Est moral, en effet, ce qui va dans le sens de l’humanisation de l’homme, immoral ce qui le déshumanise.
Et c’est là, que cette perspective anthropologique sur la sexualité rencontre l’essentiel de l’éthique évangélique qui est une éthique de la charité : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu… voici le plus grand et le premier des commandements, et le second lui est semblable. Tu aimeras ton prochain comme toi-même » (Mathieu 22, 37-39). Entre la charité, l’agape, et le désir, l’éros comme Freud l’appelle âpres Platon, il n’y a pas cette opposition radicale que l’on a prétendu voir parfois. Car, d’une part, la charité, si elle veut être autre chose qu’une froide vue de l’esprit ou une crampe stérile de la volonté, ne peut que s’alimenter aux sources vives du désir. D’autre part, il est non moins vrai que ce dernier ne s’accomplit que par la charité. Car c’est dans l’accueil de l’autre, reconnu et aimé dans son altérite, valorisé pour lui-même et non seulement en fonction de nos propres besoins, c’est dans ce dépassement de soi en direction de l’autre que la rencontre avec lui peut s’opérer, que la visée unitive est accomplie, que l’homme surmonte la solitude dans la communion. En d’autres termes, c’est lorsque Eros se pénètre d’Agape, qu’il a des chances de réaliser son vœu le plus profond, celui de la plénitude dans l’unité.

  1. VI.  Pour une authentique éducation sexuelle

Il me semble que ce critère de l’authenticité de la relation, de la reconnaissance véritable de l’autre, doit nous servir de principal repère pour l’appréciation des conduites sexuelles. Une conduite sexuelle est d’autant plus authentique, d’autant plus épanouissante, d’autant plus humaine et donc d’autant plus morale, qu’elle implique une relation interpersonnelle véritable, une communication, un échange, un dialogue, une mutuelle reconnaissance. Les jeunes sont beaucoup plus sensibles qu’on ne le croit communément à de telles valeurs. Des enquêtes ont montré que, dans les pays industrialisées, beaucoup de jeunes, tout en rejetant la morale traditionnelle de leur milieu, n’éprouvent cependant pas l’établissement d’une relation sexuelle avant que ne se soient noués de solides liens d’amitié entre les partenaires. Commentant, une enquête menée en France par la S.O.F.R.E.S. en 1972, Aimé Savard écrit : « Tout se passe comme si les jeunes (de 15 a 20 ans) revendiquaient la liberté sexuelle non pour l’exercer n’importe comment mais pour la subordonner a l’amour. De nombreuses enquêtes réalisées dans d’autres pays vont dans le même sens ».[1]

C’est dans ce sens qu’en tant qu’éducateurs nous devons principalement œuvrer. On parle beaucoup aujourd’hui d’éducation sexuelle, mais on oublie trop souvent que l’aspect informatif, pour important qu’il soit n’en est qu’un des éléments. On méconnait, de la sorte, un des principaux apports de la psychanalyse, à savoir la sexualité est intimement lié à l’affectivité tout entière, que la qualité de la relation sexuelle dépend étroitement de celles des attitudes affectives, et que l’éducation sexuelle doit donc comporter, comme un de ses éléments essentiels, l’éducation de l’affectivité, le développement de la capacité d’aimer, de la vie relationnelle, de la sociabilité, du sens de l’autre.

Les pénétrantes études de Freud sur l’évolution de l’affectivité rejoignent les recherches génétiques de Piaget sur le développement de l’intelligence, pour nous montrer que l’être humain, à partir d’un confusionnisme primitif, de nature egocentrique, où l’autre est appréhendé et vécu inconsciemment a partir de soi et en fonction des besoins propres du sujet, fait progressivement, à travers les étapes de l’enfance et de l’adolescence, la découverte de l’autre en tant qu’autre, l’apprentissage de son irréductible altérité ; corrélativement, il se découvre de plus en plus comme sujet et devient capable d’établir avec l’autre des relation interpersonnelles authentiques.

L’affectivité murit donc dans la mesure où, selon les termes de Freud, de « narcissique » qu’elle était (c’est-à-dire fermant le sujet sur lui-même, faisant illusoirement de lui le centre de l’univers), elle devient « objectale » (c’est-à-dire ouverte a la personne de l’autre reconnu comme tel) ; dans la mesure où, selon les termes su psychanalyste français Edouard Pichon, de « captative » (c’est-à-dire capable seulement de prendre), elle devient « oblative » (c’est-à-dire capable autant de donner que de recevoir).

En tant qu’éducateurs, nous avons à favoriser ce développement psychologique des enfants et des jeunes que nous avons en charge, et d’abord par la qualité même de la relation que nous établissons avec eux. C’est-à-dire qu’ils auront d’autant plus de chances de murir affectivement qu’ils se sentiront aimés pour eux-mêmes, reconnus dans leur existence autonome, et non investis comme des projections de nos propres désirs.

 

 

 

VII. Pour une revalorisation du mariage

Ainsi pourrons-nous les aider à épanouir et à murir leur capacité d’aimer – leur « sexualité » au sens où Freud entend ce terme – de façon qu’a travers les tâtonnements, les incertitudes et les tumultes de l’adolescence, ils puissent reconnaître progressivement – non de manière purement intellectuelle, mais existentiellement, non comme une injonction moralisante qui enchaine leur élan de vie, mais comme une condition de la réussite de cet élan même – les exigences de l’amour authentique, dans lequel l’autre n’est pas moyen, mais sujet ; n’est pas jouet, miroir ou proie, mais partenaire d’intimité.

Ils sauront alors reconnaître qu’un tel amour s’adresse à l’autre, non comme à un sexe isole et interchangeable (pareil à cet « objet partiel » du nourrisson, encore incapable de voir en sa mère autre chose qu’un sein) mais comme à une personne totale et unique. Ils pourront se rendre compte que l’amour, pour réaliser sa visée unitive et tenir sa promesse de plénitude, requiert un engagement dans la durée, nécessité que souligne, par exemple, d’un point de vue purement psychologique, un psychanalyste marxiste, le Dr. Bernard Muldworf, dans un ouvrage récent où il écrit : « la véritable liberté sexuelle se situe dans cette connaissance des nécessités psychologiques et affectives qui sont à l’œuvre dans toute rencontre amoureuse. C’est le couple stable, de longue durée, qui (jusqu’à nouvel ordre) œuvre au plus près de ces nécessités psychologiques et affectives et qui donne les meilleures possibilités d’épanouissement individuel … C’est dans le couple stable que l’amour épanouit toutes ses virtualités : les accouplements de rencontre n’apportent rien ; au plus, peuvent-ils étancher une soif passagère, mais ils n’apportent pas ces échanges humains nécessaires à notre vie comme l’air que nous respirons ».[2]

Peut-être les jeunes seront-ils ainsi à même de découvrir, dans cette lancée, la véritable nature du mariage, non plus réduit à son aspect légaliste et juridique de contrat, réduction à juste titre dévaluée aujourd’hui, mais dans son aspect ontologique, dans son essence même qui est d’être un engagement solennel pris par les partenaires devant la société – et pour les croyants, devant l’Eglise – de s’assumer mutuellement selon les vœux de l’amour. Peut-être pourront-ils se persuader que la monogamie et l’indissolubilité postulées par le mariage chrétien ne sont rien d’autre que la prise au sérieux jusqu’au bout de ces exigences d’un amour qui a atteint sa maturité.

Encore faut-il, pour que ces vérités soient crédibles aux yeux des jeunes que, dans la présentation chrétienne du mariage – ce mariage que Saint Jean Chrysostome, dans la ligne de l’Epitre aux Ephésiens, appelle le « sacrement de l’amour » – l’accent ne soit plus mis – comme il l’est encore trop souvent – sur l’aspect contractuel et légaliste, sur les obligations et les interdits, les droits et les devoirs des époux, mais sur l’aspect existentiel d’une communion que l’on a à instaurer et a approfondir sans cesse ensemble ; que l’accent sont mis, non sur le cadre institutionnel, mais sur le contenu vivant, sur la relation interpersonnelle profonde qui doit s’exprimer, croitre, murir et fructifier, a travers les inévitables – et nécessaires – heurts et conflits, mais aussi a travers les découvertes, les joies et les réalisations de l’existence commune.

Ce qui implique que, nous autres éducateurs chrétiens – et la communauté chrétienne dans son ensemble – devons savoir évaluer la réussite humaine et chrétienne d’un mariage, non d’après sa seule persistance formelle mais d’après la qualité de l’amour qui y est vécu. C’est parce que cet amour est si souvent absent ou si vite éteint dans tant de foyers, c’est parce que tant de couples dégénèrent si vite en existences parallèles, c’est parce que tant de ménages sont, chez nous aussi,[3] psychologiquement dissocies alors qu’ils n’ont pas cessé d’être légalement unis, que le mariage tend à devenir si peu crédible aux yeux d’un nombre croissant de jeunes.

Devant cet état de fait qui, tout en trahissant la conception évangélique du mariage, compromet en même temps l’avenir de celui-ci, la communauté chrétienne est appelée à une « révision déchirante » de sa conduite. C’est de l’amour qu’elle doit – me semble-t-il – se montrer soucieuse beaucoup plus que de l’institution en tant que telle, car c’est l’amour qui, seul, donne vie à l’institution et l’empêche de se transformer en intolérable contrainte, c’est aussi l’amour des époux – et non une façade d’entente – qui assure aux enfants issus de leur union les conditions le plus favorables à leur croissance et à leur épanouissement.

Ce qui implique que l’effort pastoral doit porter beaucoup plus sur les conditions d’épanouissement et de maintien de l’amour que sur la sauvegarde de l’institution matrimoniale en tant que telle. Une telle pastorale ne doit pas craindre de mobiliser les ressources que les sciences humaines mettent aujourd’hui à notre disposition. Elle doit se traduire – dans notre pays où manquent cruellement les efforts organisés de promotion et de protection de l’amour – par des initiatives que les communautés chrétiennes prendraient, à l’instar des Eglises d’Occident, qui, en France ou en Belgique par exemple, se sont révélées des pionnières dans le domaine de l’éducation sexuelle, de la préparation au mariage, des consultations de conseil conjugal.

  1. VIII.              Pour une revalorisation du célibat consacrée


C’est cette perspective de l’amour comme réalisation plénière et authentique de la « sexualité » qui doit aussi orienter et renouveler notre conception et notre présentation du célibat consacré. Ce n’est pas sans réticences que je me suis décidé à aborder, avec vous, ce domaine. Car il m’a semble quelque peu outrecuidant, pour un homme marie, de parler de célibat consacré à des personnes engagées dans cet état, et dont il aurait beaucoup à apprendre. Mais, j’espère que vous voudrez bien tolérer ces réflexions de psychologue et de croyant.

Si le célibat consacré est, lui aussi, devenu si peu crédible aujourd’hui, c’est, me semble-t-il, en partie, à cause de l’affadissement que nous lui avons fait subir et qui en a compromis et la richesse humaine et l’authenticité évangélique. Car il a été souvent – et il est encore peut-être – présenté soit comme une fuite ou un mépris du « monde », soit comme une ascèse volontariste et plus ou moins platonisante destinée à assurer le triomphe de « l’esprit » sur le « corps ». Or il est  évident que de telles attitudes font le jeu du besoin de sécurité et d’affirmation du moi, au détriment de l’amour qui est pourtant l’alpha et l’oméga de toute vie chrétienne et , a fortiori, de la vie consacrée, puisque, sans cet amour, nous enseignent les Peres, toute consécration serait aussi vaine que la lampe vide des Vierges folles de l’Evangile.

Le renouveau de la spiritualité chrétienne à travers le monde, le mouvement de retour aux sources, ont heureusement permis de dénoncer de telles attitudes. Mais les apports de la psychanalyse nous permettent de mieux en saisir les ressorts secrets, d’en démasquer les motivations profondes, qui font le jeu de l’instinct qu’elles prétendent mépriser.

Nous savons aujourd’hui que la sexualité est une réalité dramatique et ambiguë, qu’elle ne se heurte pas seulement aux interdits sociaux, mais que – plus profondément – elle  est divisée sur elle-même, tiraillée entre l’attirance vers l’autre (ce que le jargon psychanalytique nomme « libido objectale ») et le repliement sur soi (ou « libido narcissique »). C’est pourquoi l’accès à la sexualité génitale – qui est la « libido objectale » par excellence puisqu’elle est, par nature, tournée vers l’autre, et vers un autre qui l’est doublement, étant un autre individu et appartenant à l’autre sexe – ne s’effectue pas sans problèmes, problèmes dont l’adolescence nous fournit un tableau frappant. C’est que l’intense attirance vers l’autre, ce désir de se fondre en quelque sorte en lui, de former avec lui « une seule chair » selon l’expression biblique, ne manque pas de susciter une certaine angoisse, celle de subir une effraction du moi, de voir se dissoudre son entité individuelle, de « se perdre » en quelque sorte dans l’autre. Cette angoisse a sa source dans la peur archaïque de se voir absorbé, englouti, dévoré par la mère, née à l’époque où le moi, encore incertain et fragile, se différenciait à grand-peine de la dyade primitive mère-enfant. Elle est renforcée par toutes les expériences pénibles auxquelles les ébauches de génitalité ont donné lieu dans l’enfance, et particulièrement par l’angoisse que suscite la découverte de la différence des sexes et la menace que fait surgir inévitablement le conflit œdipien .

Ainsi la sexualité est toujours plus ou moins divisée entre le désir de rencontrer l’autre le plus intimement possible et l’angoisse de se perdre en lui. Si, pour une raison ou une autre – et l’histoire vécue de l’enfance joue à ce point de vue un rôle capital – c’est la seconde tendance qui l’emporte, c’est la libido narcissique qui paralyse la libido objectale. Cette peur de l’autre peut alors se rationaliser en chasteté. Mais il est évident que celle-ci ne saurait être, dans ce cas, authentique, car, au lieu d’être libre don et joyeuse offrande, elle sert de couverture à un excessif souci de sa propre individualité : la peur du sexe s’y camoufle en mépris, l’affirmation exacerbée du moi s’y déguise en désir de réaliser d’ascétiques prouesses.

Mais loin de tenir en échec la sexualité, une telle attitude ne fait qu’en promouvoir les formes les plus infantiles, les plus immatures, les formes narcissiques. Cette pseudo-chasteté se reconnaît, par suite, à ses fruits, selon l’expression évangélique. D’une part le narcissisme s’y donne libre cours, ordinairement sous les formes les plus insidieuses et les plus subtilement rationalisées (esprit de domination camouflé en exercice de l’autorité ; refus du risque que constitue l’initiative personnelle, au nom d’une conception timorée de l’obéissance ; attachement excessif aux possessions matérielles, déguisé en dévouement aux intérêts de l’institution ; jalousies plus ou moins puériles entre les membres d’une même communauté ; possessivité étouffante à l’égard des enfants et des jeunes dont on a la charge, au nom des responsabilités de l’éducation etc.…).

D’autre part, le refoulement de la dimension objectale de la sexualité risque d’entrainer, dans une telle « chasteté » une stérilisation de l’affectivité, une paralysie de ses forces vives : d’où une sécheresse de cœur, qui risque d’affecter plus ou moins gravement les relations avec autrui, et que l’on peut rationaliser en prétendant que c’est ainsi qu’on les « aime en Dieu ». Mais, en ce domaine aussi, est vrai le mot inoubliable de l’apôtre Jean : « Celui qui n’aime pas son frère qu’il voit, comment pourrait-il aimer Dieu qu’il ne voit pas ? » (1 Jean 4,20). Car la sécheresse de cœur à l’égard d’autrui, fruit de la fuite inconsciente devant l’autre, risque de s’étendre aux relations avec Celui qui est le Tout-Autre, desséchant la piété elle-même, faisant des exercices religieux des rites accomplis sans chaleur, avec la participation des seules facultés intellectuelle et volontaire.

Tout cela trouve un écho dans un livre d’une violence pathétique, peut-être excessif et injuste, mais sans doute sincère et en partie vrai, une lettre ouverte, certainement aussi déchirante pour la femme qui l’a écrite que pour les religieuses, ses anciennes éducatrices, auxquelles elle s’adresse : il s’agit du livre de Michèle Joz-Roland : Qu’as-tu fait de ton Dieu ?[4]

Si je me suis étendu sur ce sombre tableau, c’est d’abord parce que ces déviations de la chasteté risquent de compromettre insidieusement un désir conscient, souvent très sincère, de consécration à Dieu, de saper inconsciemment les intentions les plus pures, de gauchir les efforts et les sacrifices les plus généreux. C’est aussi parce que de telles déviations sont de véritables contre-témoignages qui ont donné dans le passe – et continuent peut-être à donner actuellement – une image caricaturale du célibat consacré, image sur laquelle je crois qu’il faut rejeter en partie – et non sur la seule « société de consommation » – la crise actuelle de vocations.

Il me semble que nous tous, membres de la communauté chrétienne, sommes appelés aujourd’hui à participer, de la manière la plus sérieuse, à cet effort de revalorisation du célibat consacré qui, depuis des années, a commencé dans notre monde et pour lequel on utilise de plus en plus les apports des sciences humaines.

Dans cette perspective, il me semble que choisir la voie du célibat consacré, ce n’est pas renoncer à la « sexualité », dans le sens que la psychanalyse donne à ce terme, c’est-à-dire, à cette énergie affective qui, jaillie de l’incomplétude fondamentale de l’être sexué – c’est-à-dire séparé – pousse irrésistiblement ce dernier vers la recherche de la plénitude dans la communion. Une telle renonciation serait illusoire : Dieu seul transcende le sexe, car Lui seul possède la plénitude de l’être. Elle dissimulerait, en la rationalisant, une régression de la sexualité à sa forme la plus immature, à sa forme narcissique. S’engager dans le célibat « pour le Royaume », selon les termes évangéliques, ce n’est pas dépasser illusoirement la sexualité, c’est renoncer à l’exercice de son expression génitale, non pour revenir en-deçà par peur de se perdre, non pour chercher refuge dans un repliement narcissique sur soi, dans une tentative d’auto-suffisance psychologiquement infantile et spirituellement idolâtrique, mais pour aller au-delà de l’expression génitale, pour avancer plus loin dans la voie de l’amour, pour risquer encore plus et se perdre davantage. Car c’est en se perdant que l’on se sauve, c’est en renonçant à la fausse sécurité du repliement sur soi que l’on échappe à la solitude de sa prison, c’est en mourant que l’on devient, que l’on s’accomplit.

Tel est le principe évangélique fondamental de la conduite humaine, fonde sur le mystère pascal : « Si le grain ne meurt, il reste seul … Celui qui perd sa vie, la sauvera… ». Mais c’est aussi, par une remarquable consonance, le principe même de la croissance humaine, de la maturation psychologique. Le développement affectif – tel que la psychanalyse l’a décrit – est, en effet, une suite de « morts » successives par lesquelles l’individu, s’arrachant chaque fois à la sécurité d’un palier de sa croissance, consent à un changement coûteux mais épanouissant et, ainsi, d’arrachement en arrachement, se fraie un chemin jusqu’à une maturité jamais entièrement achevée.

S’engager dans le célibat « pour le Royaume », ce n’est donc pas reculer devant le risque de se perdre, fuir une sexualité menaçante, battre peureusement en retraite vers l’illusoire refuge d’une enfance à jamais révolue, c’est consentir à une ultime avancée, c’est assumer la sexualité jusqu’en sa pointe la plus vertigineuse, jusqu’en ce point où Eros, transfiguré par Agape, illuminé par la grâce baptismale, devenu participant du mystère pascal, déploie toutes ses virtualités de don et de communion et, devenu aussi « objectal » et « oblatif » que le permet la condition terrestre, consent à mourir pour mieux réaliser sa visée ultime, celle de la destruction des barrières qui séparent de l’Autre, qui s’opposent à la rencontre avec Lui.

Car l’amour génital, si généreux soit-il, est toujours plus ou moins marque de possessivité. L’autre n’y est jamais recherché totalement pour lui-même, il est toujours plus ou moins perçu en fonction des besoins du sujet. Certes la visée chrétienne – et en même temps profondément humaine – de l’amour conjugal est le dépassement sans fin de cette « captativité » persistante, l’accès vers une transparence de plus en plus grande, vers un don mutuel de plus en plus authentique. C’est pourquoi le mariage chrétien est un long chemin où l’amour, illuminé là aussi par la grâce, doit progressivement s’accomplir. Il est, par là, route de sainteté et anticipation du Royaume. Et cependant la forme génitale de la sexualité – dont le mariage chrétien authentiquement vécu représente le plein épanouissement – sera dépassé dans le  plein  avènement du Royaume, en raison même de la possessivité qu’elle implique toujours peu ou prou : « A la résurrection, on ne mariera ni ne se mariera » (Mathieu 22,30), enseigne le Christ.

Le célibat consacré se place donc – quand il est authentique – plus directement dans la ligne du Royaume à venir, car il choisit d’emblée – ce qui ne veut nullement dire qu’il réalise immédiatement, sans une purification incessante et un effort toujours repris – l’exercice de l’amour dans la renonciation à toute possessivité, dans la « pauvreté » radicale, au sens évangélique de ce terme. Dieu, sur lequel l’être consacré mise toute son existence, est, en effet, par excellence, l’Etre qui ne saurait être ni physiquement, ni affectivement, ni intellectuellement possédé. Se consacrer à Lui, c’est pénétrer dans la nuée obscure de la Transcendance, c’est faire l’expérience, martyrisante mais suprêmement amoureuse, de la nuit, de l’apparente absence, dans laquelle le Tout-Autre, l’Inaccessible est aimé pour Lui-même à la façon dont Il nous aime. Mais c’est aussi – les deux amours étant inséparables – aimer les hommes, tous les hommes, de la même façon, c’est-à-dire dans une disponibilité sans captation, dans un accueil inconditionnel, dans un don qui n’exige pas de contrepartie ; c’est demeurer auprès d’eux, suprêmement présent et suprêmement effacé.

Un tel dépassement amoureux de la génitalité est-il possible ? Normalement, il exige un sérieux équilibre psychologique de base, une suffisante maturité affective. On se saurait dépasser que ce qu’on assume, et le dépassement de la génitalité suppose normalement qu’on ait atteint psychologiquement ce stade, c’est-à-dire qu’on soit pleinement capable de relations génitales adultes, même si on renonce à leur exercice, qu’on ait accepté profondément la génitalité propre à son sexe, qu’on y soit a l’aise, en d’autres termes qu’on soit pleinement homme ou femme. Mais un tel dépassement exige aussi, de façon toute particulière, l’abandon total à la grâce, car c’est une situation-limite, une pointe extrême de l’avancée humaine, un arrachement à la sécurité du sensible, un véritable saut dans le gouffre divin. Par là même, le célibat consacré appartient au mystère de la foi, au seuil duquel toute science est obligée de reconnaître ses limites, toute parole humaine est tenue du faire silence.

Cependant « la grâce s’appuie sur la nature », en utilise et en transfigure les ressources, car la nature, dans son jaillissement originel, est elle-même l’œuvre de la grâce et par là même, le lieu de la présence divine, la manifestation de ce que la tradition orientale appelle les « énergies » de Dieu. Comme le disait magnifiquement Péguy, « le surnaturel est lui-même charnel et l’arbre de la grâce est raciné profond ». C’est dans cette vérité de foi qui a servi de ligne directrice à mon exposé. C’est elle aussi qui nous permet de comprendre comment le célibat consacré, tout en demeurant, dans son essence, un mystère de la foi, s’articule cependant aux lois mêmes du psychisme humain telles que les sciences de l’homme les ont dégagées. Je veux ici surtout faire allusion à ce mystérieux mécanisme de la « sublimation » que les Peres ascétiques avaient pressenti autrefois (« Mon Dieu, donne-nous de T’aimer avec l’énergie de nos passions », disait Saint Isaac le Syrien), et dans lequel Freud a vu la condition de toute civilisation humaine, ce mécanisme par lequel l’énergie même de la libido alimente les activités les plus hautes de l’homme, intellectuelles, artistiques, morales, sociales, spirituelles.

Cette capacité de sublimation nous permet de mieux comprendre comment l’élan sexuel ne s’épuise pas dans son expression génitale. C’est en ce sens que le psychanalyste français Christian David écrivait dans un livre récent que la libido, « énergie sans cesse présente et jaillissante … semble détenir la possibilité de se créer à soi-même de nouvelles voies d’écoulement lorsque celles qui s’ouvrent devant elles ne lui suffisent plus », ajoutant : « Le potentiel évolutif humain en effet ne parait pas épuisé par l’accession à la maturité génitale »[5]. Ces lignes d’un spécialiste de l’investigation scientifique des profondeurs de l’homme me semblent ouvrir à la sexualité d’immenses horizons : elles consonent, d’une part, avec la conception du mariage comme lieu perpétuel approfondissement et perfectionnement de la forme génitale de l’amour, d’autre part, avec la vision du célibat consacré comme dépassement de la génitalité elle-même en vue d’un plus grand amour.

BIBLIOGRAPHIE SOMMAIRE

Signification humaine de la sexualité

  1. Marc Oraison : Le Mystère humain de la sexualité (Ed. du Seuil, Paris 1966)
  2. François Duyckaerts : La Formation du lien sexuel (5e édition, Ed. Charles Dessart, Bruxelles, 1964)
  3. André Alsteens : Dialogue et Sexualité (Ed. Casterman, Tournai, 1969)
  4. Michel Dansereau : Freud et l’Athéisme (chapitre 3, III : Vers une maturation sexuelle et affective) (Ed. Desclée, Paris, 1971)
  5. Dr. André Berge : La sexualité aujourd’hui (Ed. Casterman, Coll. « Via », No. 4, 2eme edition, Tournai, 1970)
  6. Denis Vasse : Le temps du désir (Ed. du Seuil, Paris, 1969) (ouvrage très riche, mais de lecture difficile)
  7. Costi Bendaly : La Sexualité et sa signification humaine (Ed. An-Nour, Beyrouth, 1971) (en arabe)

Education sexuelle

  1. Marc Oraison : Savoir aimer (Fayard, Paris, 1964)
  2. Dr. André Berge : L’Education sexuelle et affective (6e édition, Ed. du Scarabée, Paris, 1964)
  3. Henri Tavoillot : Une expérience d’éducation sexuelle (Ed. Aubier-Montaigne, Paris, 1969)
  4. Costi Bendaly : Les jeunes s’interrogent (Ed. An-Nour, Beyrouth, 1974) (en arabe)

Marriage

  1. Odette Thibault : Le Couple, aujourd’hui (Ed. Casterman, Coll « Via », No. 10, Tournai, 1971)
  2. Paul Evdokimov : Sacrement de l’Amour (Ed. de l’Epi, Paris, 1962)
  3. Pierre Grelot : Le Couple humain dans l’Ecriture (Ed. du Cerf, Coll. « Foi Vivante », Paris, 1969)
  4. Mounir Chamoun : Problèmes de la famille au Liban (« Travaux et Jours », No. 25, oct-déc. 1967, pp. 13-40)

Célibat consacré

  1. Marc Oraison : Le Célibat (2e édition, Le Centurion, Paris, 1966)
  2. Collectif : Sexualité et Chasteté (numéro spécial de « Christus », No. 66, tome 17, avril 1970)
  3. Olivier Clément : Dialogues avec le patriarche Athënagoras (Ed. Fayard, Paris, 1969)
  4. Dr. Marcel Eck : Sacerdoce et Sexualité (Ed. Fayard, Paris, 1973)
  5. Georges Mauco : Les Célibataires et le Problème du célibat (Ed. Aubier-Montaigne, Paris, 1973)
 

[1] Cf. Aime Savard: Couple et Mariage dans le monde modern in Informations Catholiques Internationales, No.411, 1 juillet 1972, pp. 6-14

[2] Dr. Bernard Muldworf: l’Adultere, Coll. “Via”, Ed. Casterman, 1970, p. 192

[3] Je renvole ici a l’etude du Dr. Mounir chamoun : Problemes de la famille au Liban, « Travaux et Jours », No. 25, oct-dec. 1957, pp.13-40

[4] Ed. Fayard, 1970.

[5] Christian David: l’Etat amoureux. Essais psychanalytiques, Petite Bibliothèque Payot, 1971, pp. 54-55.

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Conférence donnée à la rencontre générale
des religieuses catholiques du Liban- Nord a Tripoli
le 17 Juillet 1974

Merci à Marie Choueiry pour son aide pour la publication de cette page

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